La Bastille et l'énigme du Masque de Fer

Il y a loin de la porte fortifiée voulue naguère par le roi Charles V, de la forteresse-prison devenue ensuite symbole de l'arbitraire et de l'intolérance rayée de la carte lors de la Révolution, à l'actuelle place de la Bastille, avec sa colonne de Juillet et son Opéra-Bastille, sa station de métro sur le canal St Martin, son folklore parisien et populaire tendant hélas à complètement disparaître sous l'implacable poussée d'une urbanisation galopante.
Et pourtant, par la seule force de l'imagination, la Bastille, mastodonte de pierre à jamais disparu, semble toujours debout ! ... À tel point que l'on croit voir encore Louis XIV signant imperturbablement ses lettres de cachet, les prisonniers célèbres dans leur geôle, Voltaire, Lauzun, Rohan, Latude et tant d'autres, Sade aussi haranguant la foule du haut de la tour où il était enfermé, quelques jours seulement avant l'assaut révolutionnaire. Mais surgissent surtout dans nos esprits deux visages du passé, deux grands fantômes de l'Histoire dont personne jusqu'ici n'a pu élucider la tragique destinée. L'un s'appelle Foucquet, financier et mécène célèbre, l'autre, dont l'identité véritable reste encore mystérieuse, a pour nom
« l'Homme au Masque de Fer ».
Quelle était la personnalité secrète de ces deux « morts-vivants » ? Quels furent les subtils rapports qui nouèrent étrangement leur sort ? Pourquoi le Roi-Soleil fit-il preuve à leur égard d'un tel acharnement ? Pourquoi refusa-t-il obstinément de les grâcier, les condamnant à l'emprisonnement perpétuel ?
Sans prétendre apporter une preuve absolue à l'appui de sa thèse fondée sur de patientes recherches et une convaincante érudition, jean Markale rouvre avec passion un dossier qu'on n'a jamais pu définitivement classer, nous entraînant dans une enquête pleine d'imprévus, sur des pistes jusqu'alors curieusement négligées.